Les bourreaux d'Auxerre au XVIe siècle    

   

par Pierre Le Clercq

 

   

Dans le cadre de mes recherches sur tous les gens ayant vécu à Auxerre avant 1600, j’ai découvert quatre personnes qui ont retenu mon attention en raison de leur métier. Chacun d’eux, en effet, exerçait l’activité de bourreau, ceci à une époque trouble où leur art était souvent sollicité pour tenter de réprimer le protestantisme naissant en France. C’est aux Archives départementales de Côte-d’Or, à Dijon, que j’ai pu relever une cinquantaine d’actes concernant les maîtres des hautes œuvres d’Auxerre. J’ai résumé chacun de ces actes ci-après, en indiquant pour chacun d’eux les sources que j’ai consultées, indiquées en notes de bas de page. On pourra ainsi se reporter aux actes originaux conservés à Dijon.

 

fer - fleur de lys
fer - fleur de lys

RABUTIN Claude :

- En 1537, dans la cour du château d’Auxerre, le bourreau (Claude) Rabutin, exécuteur des hautes œuvres, a battu de verges deux voleurs, étant payé pour cela par Edmond Fauleau, receveur du domaine à Auxerre. [1]

- En 1537, à Auxerre, le bourreau (Claude) Rabutin, maître des hautes œuvres, a fouetté une voleuse à chaque carrefour de la ville, puis, avec un fer chaud, lui a imprimé une fleur de lys sur le front, étant payé pour cela par Edmond Fauleau, receveur du domaine à Auxerre. [2]

- À l’automne 1538, maître Edmé Fauleau, receveur du domaine du roi au bailliage et en la prévôté d’Auxerre, a versé la somme de 4 livres parisis (soit 100 sols tournois) à Claude Rabutin, exécuteur de la haute justice à Auxerre, pour avoir mis au dernier supplice et exécuté Gilles de La Roze dit Forgeron, lui avoir coupé la tête, découpé son corps en quatre quartiers et exposé la tête à une potence et les quatre quartiers aux principales portes de la ville. [3]

- En 1539, maître Edmé Fauleau, receveur du domaine du roi au bailliage et en la prévôté d’Auxerre, a versé la somme de 16 livres et 4 sols parisis (soit 20 livres et 5 sols tournois) à Claude Rabutin, exécuteur de la haute justice à Auxerre, pour avoir mis à exécution la sentence prononcée par le bailli d’Auxerre à l’encontre de maître Thomas Ansel, médecin et chirurgien, et de Perrette Gruelle, son épouse, reconnus coupables « des blasphèmes hérétiques exécrables par eux dits et proférés contre l’honneur de Dieu, de la glorieuse Vierge Marie » et condamnés à être menés en une charrette depuis les prisons d’Auxerre jusque devant l’église Saint-Etienne dudit lieu et la chapelle Notre-Dame-des-Vertus, ceci pour y « crier merci, demander pardon à Dieu, à la glorieuse Vierge Marie, saints et saintes de paradis », avant d’être ramenés à la place de la Fènerie pour y être brûlés.[4]

 

LEMOINE Rollet :

- Le 28 septembre 1551, le bourreau Rollet Lemoine a étranglé et brulé à un poteau Etienne Bertin.[5]

- En 1552, le bourreau Rollet Lemoine, maître des hautes œuvres, a été payé par maître Claude Fauleau, receveur ordinaire du roi en son comté d’Auxerre, pour avoir exécuté (le 28 septembre 1551) Etienne Bertin (ou Brethin), accusé d’hérésie et condamné à être étranglé à un poteau et brûlé.[6]

- Le 8 juillet 1554, le prévôt d’Auxerre (Jacques Chalmeaux) a adressé un mandement à maître Claude Fauleau, receveur ordinaire du roi en son comté d’Auxerre, lui ordonnant de verser la somme de 100 sols parisis à Rollet Lemoine, maître des hautes œuvres de la ville d’Auxerre, ceci pour avoir battu et fustigé en la chambre du conseil une nommée Jeanne La Rosse, native d’Ormoy, et un nommé Jean Chrestien dit Christi, puis pour avoir pareillement battu et fustigé par les carrefours de la ville d’Auxerre un nommé Etienne Berthelin dit Bouricquet.[7]

- Au second semestre de 1554, entre juillet et octobre, le lieutenant général au bailliage d’Auxerre (Regnault Chevalier) a adressé un mandement à maître Claude Fauleau, receveur ordinaire du roi en son comté d’Auxerre, ordonnant à celui-ci de verser la somme de 4 livres et 16 sols parisis à Rollet Lemoine, maître des hautes œuvres de la ville d’Auxerre, ceci pour avoir mené devant l’église cathédrale Saint-Etienne d’Auxerre un nommé Pierre Berthier, compagnon barbier, reconnu coupable d’avoir proféré des « paroles blasphématoires contre l’honneur de Dieu », et pour l’avoir contraint d’y faire amende honorable avant de le fustiger un jour de marché par tous les carrefours de la ville.[8]

- Le 20 novembre 1554, le procureur du roi au bailliage d’Auxerre (Jean Deheu) a adressé un mandement à maître Claude Fauleau, receveur ordinaire du roi en son comté d’Auxerre, lui ordonnant de verser la somme de 16 livres parisis à Rollet Lemoine, maître des hautes œuvres de la ville d’Auxerre, ceci pour avoir brûlé vif Michel Gaboret, accusé d’hérésie.[9]

- Le 22 mars 1555 n.s., le prévôt d’Auxerre (Jacques Chalmeaux) a adressé un mandement à maître Claude Fauleau, receveur ordinaire du roi en son comté d’Auxerre, ordonnant à celui-ci de verser la somme de 12 livres parisis à Rollet Lemoine, maître des hautes œuvres au bailliage d’Auxerre, ceci pour avoir pendu et étranglé à mort un nommé Laurent Martin, accusé de fausseté.[10]

- Le 19 août 1555, le prévôt d’Auxerre (Jacques Chalmeaux) a adressé un mandement à maître Claude Fauleau, receveur ordinaire du roi en son comté d’Auxerre, lui ordonnant de verser la somme de 60 sols parisis (soit 75 sols tournois) à Rollet Lemoine, maître des hautes œuvres à Auxerre, ceci pour avoir battu et fustigé de verges par les carrefours de la ville Mathieu Grenet, Guillaume Billault et Arable Pariget.[11]

- Le 23 janvier 1556 n.s., le prévôt d’Auxerre (Jacques Chalmeaux) a adressé un mandement à maître Claude Fauleau, receveur ordinaire du roi en son comté d’Auxerre, ordonnant à celui-ci de verser la somme de 60 sols parisis (soit 75 sols tournois) à Rollet Lemoine, exécuteur de la haute justice à Auxerre, pour avoir battu et fustigé de verges par les carrefours de la ville un nommé Jean Rousseau dit Diot, natif de Beine.[12]

- Le 13 août 1556, le lieutenant particulier au bailliage d’Auxerre a adressé un mandement à maître Claude Fauleau, receveur ordinaire du roi en son comté d’Auxerre, lui ordonnant de verser la somme de 6 livres parisis à Rollet Lemoine, exécuteur de la haute justice à Auxerre, ceci pour avoir fustigé un nommé François Laury dit Pogy et Jeanne, femme de Claude Pellard, et pour avoir exécuté Jean Pellard.[13]

- Le 28 décembre 1556, le prévôt d’Auxerre (Jacques Chalmeaux) a adressé un mandement à maître Claude Fauleau, receveur ordinaire du roi en son comté d’Auxerre, ordonnant à celui-ci de verser la somme de 60 sols parisis à Rollet Lemoine, maître des hautes œuvres à Auxerre, pour avoir battu et fustigé de verges par les carrefours d’Auxerre un nommé Loup Guyard, en exécution d’une sentence confirmée en appel par la cour du parlement de Paris.[14]

 

potence et bûcher
potence et bûcher

LA MOURE Alain :

- Le 9 septembre 1569, l’écuyer Jean de Saintyon, prévôt des maréchaux de France au gouvernement de Bourgogne, chargé du bailliage et du comté d’Auxerre, a adressé un mandement à maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, ordonnant à celui-ci de verser la somme de 8 livres parisis (équivalant à 10 livres tournois) à Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, pour avoir mis à mort Henri Buglet, poudrier, et Jean Flautat, ceci en application de la sentence prononcée par ledit prévôt des maréchaux .[15]

- Le 15 septembre 1569, Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, a établi une quittance à l’intention de maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, pour la somme de 8 livres parisis qu’il a reçue de celui-ci en paiement de l’exécution capitale d’Henri Buglet et de Jean Flautat.[16]

- Le 11 octobre 1569, l’écuyer Jean de Saintyon, prévôt des maréchaux de France au gouvernement de Bourgogne, chargé du bailliage et du comté d’Auxerre, a adressé un mandement à maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, lui ordonnant de verser la somme de 8 livres parisis (soit 10 livres tournois) à Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, ceci pour avoir mis à mort Jean Crenne (ou Crene) et Jean Gally, en application de la sentence prononcée par ledit prévôt des maréchaux.[17]

- Le 21 octobre 1569, Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, a établi une quittance à l’intention de maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, pour la somme de 8 livres parisis qu’il a reçue de celui-ci en paiement de l’exécution capitale de Jean Crenne (ou Crene) et de Jean Gally.[18]

- Le 10 janvier 1570, Mathurin Thénon, lieutenant du prévôt des maréchaux d’Auxerre (Jean de Saintyon), a adressé un mandement à maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, ordonnant à celui-ci de verser la somme de 40 sols parisis (soit 50 sols tournois) à Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, ceci pour avoir exécuté la sentence rendue à l’encontre d’Hugues Peschereau, natif de « Boygency ».[19]

- Le 10 janvier 1570, maître Gilles Thierriat, prévôt d’Auxerre, a adressé un mandement à maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, ordonnant à celui-ci de verser la somme de 20 sols parisis (soit 25 sols tournois) à Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, ceci pour avoir fustigé de verges un nommé Jean Vignier (ou Vigné), vigneron demeurant à Auxerre.[20]

- Le 11 janvier 1570, Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, a établi une quittance à l’intention de maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, pour la somme de 40 sols parisis qu’il a reçue de celui-ci en paiement de l’exécution de la sentence rendue contre Hugues Peschereau.[21]

- Le 11 février 1570, maître (Gilles) Thierriat, prévôt d’Auxerre, a adressé un mandement à maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, ordonnant à celui-ci de verser la somme de 100 sols tournois à Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, ceci pour avoir pendu en effigie à une potence placée devant le pilori de la ville un nommé Etienne Cadou, archer du prévôt des maréchaux d’Auxerre (Jean de Saintyon).[22]

- Le 14 février 1570, Etienne Cadou a été pendu en effigie sur la place de la Fènerie à Auxerre (par Alain La Moure), ses traits étant représentés par un tableau peint par Guillaume Cornouailles (ou Cornalle), peintre à Auxerre.[23]

- Le 14 février 1570, Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, a établi une quittance à l’intention de maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, pour la somme de 100 sols tournois qu’il a reçue de celui-ci en paiement de la pendaison en effigie de l’archer Etienne Cadou.[24]

- Le 17 février 1570, Guillaume Cornouailles (ou Cornalle), peintre demeurant à Auxerre, a établi une quittance à l’intention de maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, pour la somme de 15 sols tournois qu’il a reçue de celui-ci, ceci pour avoir peint un tableau représentant Etienne Cadou, pendu en effigie le 14 février précédent (par le bourreau Alain La Moure).[25]

- Le 15 juin 1570, le prévôt des maréchaux d’Auxerre (Jean de Saintyon) a adressé un mandement à maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, lui ordonnant de verser la somme de 4 livres parisis (soit 100 sols tournois) à Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, pour avoir mis à mort un nommé Antoine Légerot dit Loyrot en application de la sentence prononcée par ledit prévôt des maréchaux.[26]

- Le 17 juin 1570, Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, a établi une quittance à l’intention de maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, ceci pour la somme de 4 livres parisis qu’il a reçue de celui-ci en paiement de l’exécution capitale d’Antoine Légerot dit Loyrot.[27]

- Le 5 décembre 1570, maître (Gilles) Thierriat, prévôt d’Auxerre, a adressé un mandement à maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, lui ordonnant de verser la somme de 32 sols parisis (soit 39 sols et 9 deniers tournois) à Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, ceci pour avoir fustigé de verges par les carrefours d’Auxerre un nommé Claude Lambert, natif de Sens, en application de la sentence prononcée par ledit prévôt. [28]

- Le 10 mars 1571, Nicolas Solier, maître charpentier à Auxerre, a établi une quittance à l’intention de maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, pour la somme de 65 sols tournois qu’il a reçue de lui, en paiement de la potence qu’il a fabriquée et du bois qu’il a fourni à cet effet (pour l’exécution d’une sentence par le bourreau Alain La Moure).[29]

- Le 5 février 1572, le prévôt d’Auxerre (maître Gilles Thierriat) a adressé un mandement à maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, ordonnant à celui-ci de verser la somme de 60 sols parisis (soit 75 sols tournois) à Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, ceci pour avoir battu et fustigé de verges par les carrefours de la ville, en application de la sentence rendue par ledit prévôt d’Auxerre, confirmée en appel en la cour du parlement de Paris, un nommé Claude Le Febvre, renvoyé des prisons parisiennes de la Conciergerie pour subir sa peine à Auxerre.[30]

- Le 11 février 1572, Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, a établi une quittance à l’intention de maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, pour la somme de 60 sols parisis qu’il a reçue de celui-ci en paiement de la fustigation de Claude Le Febvre.[31]

- Le 18 avril 1572, le prévôt des maréchaux d’Auxerre (Jean de Saintyon) a adressé un mandement à maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, lui ordonnant de verser la somme de 4 livres parisis (soit 100 sols tournois) à Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, ceci pour avoir mené jusqu’à la place du pilori un certain François Delafaye, natif d’Auxerre, et pour l’y avoir pendu et étranglé à une potence.[32]

- Le 25 juin 1572, le prévôt des maréchaux d’Auxerre (Jean de Saintyon) a adressé un mandement à maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, lui ordonnant de verser la somme de 36 sols parisis (soit 45 sols tournois) à Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, ceci pour avoir fustigé de verges un nommé Blaise Duvau, Blaise Soufflot et Jacques Berdin en la chambre du conseil, puis pour les avoir menés devant le château d’Auxerre.[33]

- Le 1er juillet 1572, le prévôt des maréchaux d’Auxerre (Jean de Saintyon) a adressé un mandement à maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, ordonnant à celui-ci de verser la somme de 4 livres et 11 sols parisis (soit 115 sols tournois) à Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, ceci pour avoir fustigé de verges par les carrefours de la ville un nommé Etienne Dechambre dit Fresne, et pour l’avoir conduit ensuite devant l’église Saint-Etienne d’Auxerre pour y faire amende honorable.[34]

- Le 5 juillet 1572, Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, a établi une quittance à l’intention de maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, pour la somme de 36 sols parisis qu’il a reçue de celui-ci en paiement de la fustigation de Blaise Duvau, Blaise Soufflot et Jacques Berdin.[35]

- Le 8 juillet 1572, Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, a établi une quittance à l’intention de maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, pour la somme de 4 livres et 11 sols parisis qu’il a reçue de lui en paiement de la fustigation d’Etienne Dechambre dit Fresne.[36]

- Le 8 juillet 1572, François Guyard, ciergier demeurant à Auxerre, a établi une quittance adressée à maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, ceci pour la somme de 15 sols tournois qu’il a reçue de celui-ci, en paiement d’une torche de cire pesant une livre qu’il a fournie à un prisonnier ayant fait amende honorable devant la grand-porte de l’église Saint-Etienne à Auxerre (en présence d’Alain La Moure).[37]

- Le 28 novembre 1572, le prévôt des maréchaux au comté et bailliage d’Auxerre (Jean de Saintyon) a adressé un mandement à maître François Delyé, fermier général du domaine du roi audit comté et bailliage, lui ordonnant de verser la somme de 4 livres parisis (soit 100 sols tournois) à Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, pour avoir mis à mort un nommé Jean Page, natif de ladite ville d’Auxerre.[38]

- Le 10 février 1573, le prévôt d’Auxerre (maître Gilles Thierriat) a adressé un mandement à maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, ordonnant à celui-ci de verser la somme de 4 livres parisis (soit 100 sols tournois) à Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, ceci pour avoir battu et fustigé de verges, en application de la sentence rendue par ledit prévôt d’Auxerre, confirmée en appel en la cour du parlement de Paris, un nommé Léonard Depré.[39]

 

supplice de verges
supplice de verges

- Le 14 février 1573, Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, a établi une quittance à l’intention de maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, pour la somme de 4 livres parisis qu’il a reçue de celui-ci en paiement de la fustigation de Léonard Depré [AD Côte-d’Or, B 2641, folio 56 recto].

- Le 6 mai 1573, le prévôt des maréchaux d’Auxerre (Jean de Saintyon) a adressé un mandement à maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, ordonnant à celui-ci de verser la somme de 9 livres parisis à Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, pour avoir mis à mort un nommé Guyon Fricault et Jean Dodier, puis pour avoir fustigé de verges un nommé Claude Fricault, nu et la corde au cou.[40]

- Le 9 mai 1573, Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, a établi une quittance à l’intention de maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, ceci pour la somme de 9 livres parisis qu’il a reçue de celui-ci en paiement de l’exécution capitale de Guyon Fricault et de Jean Dodier et de la fustigation de Claude Fricault.[41]

- Le 22 juin 1573, maître Gilles Thierriat, prévôt d’Auxerre, a adressé un mandement à maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, ordonnant à celui-ci de verser la somme de 40 sols parisis (soit 50 sols tournois) à Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, ceci pour avoir fustigé de verges Jacques Divois (ou Divoy) et Marion, veuve de Pierre Costain.[42]

- Le 7 septembre 1573, Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, a établi une quittance à l’intention de maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, pour la somme de 40 sols parisis qu’il a reçue de celui-ci en paiement de la fustigation de Jacques Divois (ou Divoy) et de Marion, veuve de Pierre Costain.[43]

- Le 9 janvier 1574, le lieutenant général au bailliage d’Auxerre a adressé un mandement à maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, ordonnant à celui-ci de verser la somme de 60 sols parisis (soit 75 sols tournois) à Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, pour avoir fustigé de verges par les carrefours de la ville un nommé Pierre Guérin, résidant en ladite ville d’Auxerre, renvoyé des prisons de la Conciergerie de Paris pour subir sa peine à Auxerre.[44]

- Le 17 mars 1577, maître (Gilles) Thierriat, prévôt d’Auxerre, a adressé un mandement à maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, lui ordonnant de verser la somme de 4 livres parisis (soit 100 sols tournois) à Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, ceci pour avoir pendu en effigie à une potence un nommé Edmé Coruzie dit Saubrenot.[45]

- Le 19 mars 1577, Alain La Moure, maître exécuteur de la haute justice de la ville d’Auxerre, a établi une quittance à l’intention de maître François Delyé, fermier général du domaine du roi au comté et bailliage d’Auxerre, ceci pour la somme de 4 livres parisis qu’il a reçue de celui-ci en paiement de la pendaison en effigie d’Edmé Coruzie dit Saubrenot.[46]

- En 1576 ou 1577, le bourreau Alain La Moure (ou Lemort) a étranglé et brûlé à Auxerre une femme de Seignelay.[47]

- En 1578 ou 1579, le receveur Drouet Simonnet a rémunéré le bourreau Alain La Moure (ou Lemort), qui a mené à la queue d’une charrette, sur une claie, le prisonnier Jean Roland, ceci depuis les prisons du château d’Auxerre jusque devant l’église Notre-Dame-des-Vertus à Auxerre pour y faire amende honorable, puis qui l’a emmené jusqu’à Villefargeau pour y faire amende honorable de nouveau.[48]

- En 1582 ou 1583, le receveur Drouet Simonnet a rémunéré le bourreau Alain La Moure (ou Lemort), exécuteur de la haute justice en la ville d’Auxerre, pour avoir pendu en effigie Antoine Defrance et Nicolas Guillier, d’Auxerre, condamnés par le prévôt de la ville à être pendus et étranglés.[49]

- En 1590 ou 1591, le bourreau Alain La Moure (ou Lemort) a été payé pour avoir assisté, à la chambre du conseil à Auxerre, à la lecture des sentences prononcées contre plusieurs accusés puis pour avoir appliqué ces peines : il a battu de verges deux individus, en effet, le premier ayant la corde au cou et le second, appelé Richard, étant attaché au carcan et mené devant la porte de l’église Saint-Pierre-en-Vallée à Auxerre pour y faire amende honorable ; il a ensuite pendu plusieurs condamnés, les uns réellement et les autres en effigie, et il a exécuté à Auxerre le sieur de La Maison-Blanche, ceci en vertu d’une sentence du prévôt des maréchaux.[50]

 

DE MONTIGNY Claude :

- En 1593 ou 1594, le receveur Claude de Frasnay a versé 1 écu et 40 sols au bourreau Claude de Montigny, exécuteur de la haute justice, pour l’exécution de Salvator de Sainct-Laurent, condamné à mort par le lieutenant du bailliage d’Auxerre.[51]