VIEL Georges

° Saint-Maurice-Thizouaille, 21 I 1906.

† Camp d'internement de Neuengamme, 20 I 1945.

- f. d'Eugène, cultivateur, & Marceline Jolibois.

- Il fréquente l'école communale de son village natal et y passe son certificat d'études primaires, puis il reprend à son compte la petite exploitation agricole familiale. Il est toujours célibataire lorsque la guerre est déclarée.

- Pendant l'Occupation, il se joint au groupe de résistance constitué par Georges Manoury*, l'une des branches les plus actives du réseau Buckmaster / Jean-Marie qui s'est spécialisé dans la réception de parachutages anglais. Au cours de la nuit du 27 au 28 V 1944, il participe ainsi à la récupération de quinze containers contenant deux tonnes d'armes et d'explosifs, largués par les Anglais à Chassy, au lieu-dit « les Fours à Chaux ». Puis, le 6 VI 1944, ce sont douze tonnes de matériel qu'il contribue à récupérer puis à cacher. Ayant été dénoncé par le traître Raymond, ouvrier boulanger de Vincennes (94) qui s'est retiré dans l'Yonne chez Henri Raout après sa démobilisation, il est arrêté le 9 VI 1944 à Saint-Maurice-Thizouaille avec ses compagnons du groupe Manoury, surpris par une unité antimaquis de la Wehrmacht. Les soldats allemands ont beau incendier sa grange, ils n'y trouvent pas les armes et explosifs des parachutages, qui ont transité dans une tour du vieux château médiéval de Saint-Maurice-Thizouaille appartenant à madame Boudot. Seuls Georges Brisedoux et Henri Raout échappent à la rafle en se cachant dans un grenier à foin situé tout près du Tholon. Le même jour, le traître Raymond, démasqué après qu'on ait découvert une lettre écrite de sa main indiquant l'emplacement exact du maquis de l'Étang-Neuf à la Gestapo, est jugé et exécuté par la Résistance à Sommecaise, où son corps est enfoui aussitôt dans une tombe anonyme du cimetière (personne n'a jamais réclamé sa dépouille après la guerre).  

- Georges Viel est alors incarcéré à la prison allemande d'Auxerre, dans la cellule n° 50. Dès le lendemain, le 10 VI 1944, il y est rejoint par Bernard Charles Sautereau*, du maquis de Beaurin (ou Merry-Vaux*), qui vient d'être arrêté à Sommecaise avec deux autres résistants : Marcel Sudan et André Genet*, le chef du maquis. Georges Viel fait ensuite partie le 11 VII 1944 d'un convoi de déportés envoyés en Allemagne. Reclus au camp de Neuengamme, il y meurt de façon atroce, la veille de ses 39 ans.

 

Pierre Le Clercq

[DP / Bernard Charles Sautereau]