ODEBERT (Avallon)

 

I.

François, bourgeois d'Avallon. En 1438, il est envoyé par la municipalité d'Avallon à Mailly-la-Ville, où une garnison a été placée par le duc de Bourgogne, Philippe le Bon (1419-1467) ; il y recueille, pour les Avallonnais, des renseignements sur la campagne militaire lancée par l'écorcheur Fortépice, lequel, après avoir guerroyé en Lorraine, est revenu aux confins de la Bourgogne pour s'emparer en 1437 de Mailly-le-Château puis de Toucy. En remerciement, François Odebert reçoit la somme de 3 gros pour couvrir tous ses frais, qui lui est remise par Thévenin de Lignières, receveur des deniers communs de la ville d'Avallon [AM Avallon, CC 88]. Il est envoyé ensuite par la municipalité à Semur-en-Auxois, en 1443 ou 1444, pour porter des lettres par lesquelles les édiles d'Avallon s'excusent de ne pouvoir être représentés aux états généraux de Bourgogne [AM Avallon, CC 93].  

Il est peut-être le père de Jacques Odebert, qui suit :

 

II.

Jacques, procureur (-1470-), et notaire (-1472-). En l'an 1472, il achète à Jean de Vézons, notaire public et recteur de la maison-Dieu d'Avallon, une pièce de terre située au lieu-dit "La Morlande", ainsi qu'un jardin avec grange se trouvant à la porte Auxerroise, à la sortie de la ville d'Avallon [AM Avallon, GG 135]. Ayant succédé à Perrin de Praelles, en 1469, au poste de receveur des deniers communs d'Avallon, il participe, avec les fonds municipaux, à l'achat d'armes diverses pour les troupes de Charles le Téméraire, pendant le conflit qui oppose le duc de Bourgogne au roi de France. A la mort du duc en 1477, il doit céder son poste de receveur d'Avallon à Jean Coytant [AM Avallon, CC 118-122].

Il est peut-être le père de Jacques et Jean Odebert, qui suivent :

 

III.

     1. Jacques, bourgeois d'Avallon (-1486-). Intéressé par les affaires municipales, il fait partie des auditeurs choisis pour vérifier tous les comptes d'Etienne Jullier, receveur des deniers communs d'Avallon, afin de clore l'exercice de l'année 1484-1485 [AM Avallon, CC 127]. En 1486, il est élu au nombre des cinq scrutateurs qui doivent vérifier la régularité de l'établissement du terrier détaillant des droits seigneuriaux propres à la châtellenie d'Avallon, dont l'élaboration a commencé le 21 avril de la même année [AM Avallon, ii 1]. Il devient ensuite receveur des deniers communs de la ville (1492-1494), puis, en 1495, il accède à l'un des quatre postes enviés d'échevin [AM Avallon, CC 132-133, BB 1].

C'est de lui qu'est peut-être issue la lignée qui suit en A.

 

     2. Jean, receveur des deniers communs (1499-1500), succédant à ce siège à Guillaume de Praelles. Au cours de son mandat, il verse 195 francs et demi au trésor royal, somme qui constitue la portion due par la ville d'Avallon, ceci dans le cadre de la levée extraordinaire de 40 000 livres accordées au roi Louis XII, pour fêter son sacre (27 V 1498) [AM Avallon, CC 136]. Devenu grènetier au grenier à sel d'Avallon, il prend part aux affaires de la ville comme échevin, de 1514 à 1516, puis de 1524 à 1525, et enfin de 1528 à 1531. Pendant cette période, le 18 juin 1521, il devient le premier locataire, pour trois vies (la sienne, puis celles de ses enfants et petits-enfants), du moulin Saint-Martin, ainsi que de l'étang aux Moines et d'un pré situé au-dessous de la chaussée menant d'Avallon à Girolles, le tout faisant partie des biens appartenant à l'abbaye Saint-Martin d'Autun [AM Avallon, DD 9]. En 1522, il cède à la ville d'Avallon, pour un loyer annuel de 30 sols, une maison servant d'école [AM Avallon, CC 138]. Il fait ensuite partie des principaux habitants d'Avallon qui, le 20 mai 1526, choisissent comme capitaine de la ville Jean de Jaucourt, seigneur de Villarnoux [AM Avallon, BB 1]. Par deux fois, en 1525 puis 1527, il représente la ville d'Avallon comme député à l'assemblée provinciale de Bourgogne [AM Avallon, CC 141, CC 143].

C'est de lui qu'est issue la lignée qui suit en B.

 

A

IV.

     1. Jacques, + 1573. Greffier d'Avallon (1539-1554), puis échevin de la ville (1557-1559), il est envoyé deux fois en mission à la Cour avec Antoine Goureau, en 1552 et 1554, ceci "afin d'impétrer plusieurs lettres" adressées par le corps municipal d'Avallon au roi de France [AM Avallon, CC 159, CC 161]. Il est choisi comme parrain, le 4 février 1559 (n.s.), d'un enfant de Lazare Courtois, baptisé à Avallon sous le prénom de Charles. Ayant prêté à la municipalité un montant de 300 livres, il est finalement remboursé de cette somme en 1563, par l'intermédiaire d'Hugues Trubert, receveur des deniers communs de la ville [AM Avallon, CC 169]. Il reçoit ensuite du corps municipal, en 1566, la somme de 32 livres, pour la vente de deux setiers de froment destinés à assurer l'aumône [AM Avallon, CC 172].

x Marie Barrault, + p. 1575. Elle est marraine quatre fois à Avallon : le 8 décembre 1567 de sa petite-fille Marie, fille de Nicolas Odebert ; le 25 décembre 1572 de Barbe de Piles, fille de Jacques & Claude Piochot ; le 25 décembre 1573 de Marie Menuet, fille de Claude ; et le 30 avril 1575 d'un enfant prénommé Etienne, fils de Nicolas Filzjean, avocat pour le roi à Avallon.

- Les enfants du couple suivent en V.

     2. Barbe, ° Avallon ; + Saulieu (21), p. 1575. Avec sa belle-sœur Marie Barrault, ci-avant, elle est marraine le 25 décembre 1572, à Avallon, de sa petite-fille Barbe de Piles (f. de Jacques, enquêteur pour le roi, & Claude Piochot). Dans l'acte de baptême, elle n'apparaît point sous son nom de famille Odebert, mais sous celui de Chantepinot, qui est peut-être le nom de sa mère. Elle et son conjoint partagent ensuite leurs biens, le 1er février 1575, entre leurs cinq enfants, à savoir : leurs deux fils Jean de Piles, secrétaire du roi, et Jacques de Piles, aïeul de Roger de Piles (graveur, peintre et critique d'art) ; et leurs trois filles Chrétienne de Piles, Cyre de Piles et Claudine de Piles (femme de François Lormier).

x (a. 1542) Jacques de Piles, seigneur de Champsimon à Courcelles (58), échevin de la ville de Clamecy (58), puis bourgeois de Saulieu (21).

     3. (?) François, + p. 1573. Bourgeois d'Avallon.

x Jeanne Petit, qui est la marraine le 25 décembre 1573, à Avallon, d'une fille de Claude Menuet, baptisée sous le prénom de Marie (l'autre marraine est Marie Barrault, épouse de Jacques Odebert ; voir ci-avant).

 

V.

     1. Nicolas, parrain le 17 août 1568, à Avallon, d'un nouveau-né portant le nom de Nicolas Gaigneau.

- Ses enfants suivent en VI.

     2. Philiberte, + p. 1592. Le 1er octobre 1569, elle est l'une des deux marraines, à Avallon, de sa nièce Barbe Odebert, fille dudit Nicolas qui précède. Elle est ensuite l'une des deux marraines de sa petite-nièce Philiberte, fille de Jean Séguenot, avocat du roi, et de ladite Barbe Odebert, ceci le 31 octobre 1592 à Avallon.

 

VI.

     1. Marie, ° Avallon, 8 XII 1567 ; + Avallon, 30 III 1620 ; inhumée dans le chœur de l'église Saint-Julien. Le 30 mai 1593, alors qu'elle est déjà veuve, elle reçoit de la municipalité d'Avallon un mandat de 8 écus soleil, en paiement d'un muid de vin que l'on a pris chez elle pour abreuver les charpentiers et les couvreurs ayant réparé le clocher de l'église Saint-Julien, incendié par la foudre [AM Avallon, GG 86].

x (ca. 1589) Nicolas Filzjean, + 1591 ou 1592 (avant la naissance de son fils posthume Nicolas, baptisé en la ville d'Avallon le 8 mars 1592). Avocat du roi, il a sans doute été marié une première fois, vers 1574, avant de prendre Marie Odebert pour épouse. Du vivant de sa première femme, il a été le parrain d'une fille de Jean Odebert et Marguerite Séguenot, baptisée le 5 juin 1577 sous le prénom de Nicole, à Avallon.

     2. Barbe, ° Avallon, 1 X 1569 ; + Avallon, 12 XII 1653 ; inhumée le 13 en l'église Saint-Julien. Le 8 mars 1592, alors qu'elle est encore célibataire (désignée sous le terme d'honnête fille), elle est la marraine à Avallon de son neveu Nicolas, fils posthume de Nicolas Filzjean et de Marie Odebert. Elle s'est sans doute mariée peu de temps après, avant la naissance de sa fille Philiberte, baptisée le 31 octobre 1592 à Avallon.

x (1592) Jean Séguenot, + Avallon, 15 VI 1614 (son corps est inhumé en l'église Saint-Julien). Avocat du roi à Avallon (-1596-1614).

     3. Pierre, ° Avallon, 16 VI 1572.

 

B 

IV.

     1. Louis, + a. 5 VIII 1535. L'un des douze chanoines de la collégiale royale de Saint-Lazare, à Avallon ; principal du collège de Cambrai, à Paris. En 1521, il prononce à Sens une oraison synodale, qui sera publiée. Le 14 avril 1531, ceci par l'intermédiaire de son frère Philippe Odebert, grènetier au grenier à sel d'Avallon, il achète pour le prix de 150 écus soleil une maison en ladite ville, près de l'église collégiale de Saint-Lazare, ainsi qu'un jardin situé près de la porte du Cousin ; la maison est chargée de 25 sols et 10 deniers de rente foncière annuelle et perpétuelle, à verser au doyen du chapitre avallonnais de l'église Saint-Lazare ; le jardin n'est chargé quant à lui que d'une rente annuelle et perpétuelle de 2 sols et 6 deniers, à verser cette fois entre les mains du curé d'Avallon [AD Yonne, E 494].

= Sermo synodalis habitus anno 1521 apud Senones.

     2. Philippe, + entre 1551 et 1558. Grènetier au grenier à sel d'Avallon (-1531-), c'est lui qui a acheté pour son frère Louis, qui précède, une maison et un jardin en ladite ville. Echevin d'Avallon de 1534 à 1543, puis de 1545 à 1551, il perçoit chaque année de la municipalité une rente de 30 sols, en échange de la maison servant d'école que son père cédait déjà en location à la ville. Après la mort de son père, il est devenu également le deuxième locataire du moulin Saint-Martin, de l'étang aux Moines et du pré situé au-dessous de la chaussée menant d'Avallon à Girolles, biens pour lesquels il verse un loyer annuel à l'abbaye Saint-Martin d'Autun.

x Anne Duban, laquelle a peut-être épousé en secondes noces Pierre Arbaleste, désigné en 1558 à la fois comme tuteur et beau-père des quatre enfants mineurs dudit défunt Philippe Odebert [AM Avallon, DD 9].

- Les enfants du couple suivent en V.

     3. Marie, + p. 1577. Marraine de sa petite-nièce Anne Odebert (f. de Jean & Marguerite Séguenot), ceci le 12 novembre 1572 à Avallon. Le 11 octobre 1577, elle est aussi la marraine, à Avallon, d'une enfant prénommée Marie, fille de Nicolas Filzjean, avocat du roi. En 1577, à la demande de son neveu Jean Odebert, elle finit par renoncer, en faveur de celui-ci, à tous les droits qu'elle possède encore sur le moulin Saint-Martin, l'étang aux Moines et sur le pré situé au bord de la chaussée menant d'Avallon à Girolles, ceci en échange de la rétrocession d'une rente annuelle créée en 1559 par Pierre Arbaleste au profit des quatre enfants mineurs du défunt Philippe Odebert [AM Avallon, DD 9].

x (a. 1559) Pierre Arbaleste (alias Harbelet), grènetier au grenier à sel d'Avallon (-1558-1559-), châtelain pour le roi à Montréal (-1559-1577-). Il a peut-être épousé en premières noces Anne Duban, qui précède, veuve de Philippe Odebert : en 1558, il est désigné dans un acte, en effet, comme étant le beau-père des quatre enfants mineurs du couple [AM Avallon, DD 9]. En 1559, cependant, il apparaît comme étant leur oncle : cette année-là, il crée en faveur de ses quatre neveux une rente annuelle de 8 livres et 6 sols, au capital de 100 livres [AM Avallon, CC 57]. Le 1er janvier 1574, il sert de parrain à son petit-neveu Pierre Odebert (f. de Jean & Marguerite Séguenot). Il est impliqué dans un procès intenté par la municipalité d'Avallon contre les villes de Montréal et Châtel-Gérard, de 1569 à 1576 : on lui reproche, en tant que châtelain du roi à Montréal, son hostilité envers les Avallonnais [AM Avallon, EE 52].

 

V.

     1. Pierre, déjà majeur en 1558 ; devant Paris, 1590. Conseiller au parlement de Bourgogne, ceci en la ville de Dijon (1548-1590). Le 25 décembre 1573, en la ville d'Avallon, il est le parrain d'une fille de Claude Menuet, baptisée sous le prénom de Marie ;  puis, le 1er janvier 1574, toujours à Avallon, il est parrain une fois encore, cette fois de son neveu Pierre, fils de Jean Odebert et Marguerite Séguenot. Resté fidèle au roi de France, il est emprisonné au château de Dijon par les Ligueurs. Sorti de prison, il meurt au camp militaire de Paris, lors du siège de la capitale par Henri IV.

     2. Bénigne, déjà majeure en 1558 ; + p. 1584. Elle est la marraine de sa nièce Anne, fille de Jean Odebert et de Marguerite Séguenot, le 12 novembre 1572 à Avallon.

x Guillaume Delaporte, + p. 1572. Bourgeois de la ville d'Auxerre (-1572-), il est aussi seigneur de Chevannes à Tannay (58). Avec sa femme, il contribue à la fondation de l'hôpital auxerrois de la Trinité.

     3. Jean, encore mineur en 1558 ; + entre 1605 et 1610. Docteur en droit, conseiller du roi (-1574-1605-), et lieutenant criminel au bailliage d'Auxois (-1605-), ceci en la ville d'Avallon. A la mort de son père, il devient le troisième et dernier locataire, sa vie durant, du moulin Saint-Martin, de l'étang aux Moines, ainsi que du pré situé au-dessous de la chaussée menant d'Avallon à Girolles. Il finit toutefois par racheter tous ces biens à leur propriétaire, l'abbaye Saint-Martin d'Autun, ceci le 20 septembre 1576 pour la somme globale de 747 livres et 10 sols [AM Avallon, DD 9]. En 1605, il paie une rente de 20 sols au receveur de la Maladière d'Avallon, pour un pré situé à la fontaine des Ormes, jouxtant le chemin menant à Girolles [AM Avallon, GG 166].

x (a. 1572) Marguerite Séguenot, + Avallon, 15 IV 1615. Après la mort de son mari, elle subit un procès intenté par la municipalité d'Avallon : son époux avait refusé de payer certaines cotes d'impôts, sous prétexte que, pendant les troubles après l'avènement d'Henri IV, la ville rebelle s'était emparée d'objets faisant partie du moulin Saint-Martin. Le procès se termine par une transaction entre la veuve et la municipalité, accord qui est conclu en 1610 [AM Avallon, CC 60]. Un autre procès a lieu peu de temps après : Marguerite Séguenot est condamnée par le lieutenant au bailliage d'Avallon le 3 septembre 1612, puis, ayant fait appel devant le parlement de Bourgogne, à Dijon, elle est finalement condamnée aux dépens par le parlement bourguignon, dès le 13 juin 1613 [AM Avallon, DD 9].  

- Les enfants du couple suivent en VI.

     4. Louis, encore mineur en 1558 ; + Dijon (21), 1629. Seigneur de Rosières et Saint-Seine-sur-Vigeanne (21), il finit par devenir doyen des conseillers au parlement de Bourgogne, à Dijon, au bout d'une longue carrière de conseiller (1573-1629). Partisan extrémiste de la Ligue, contrairement à son frère Pierre, il figure parmi les conseillers au parlement de Bourgogne qui défendent la ville de Dijon jusqu'au bout contre les troupes royales.

     5. Lazare, encore mineur en 1558.

     6. Philippe, encore mineur en 1558 ; + 1582 (inhumé au sein de

l'église collégiale de Saint-Lazare, à Avallon). Grènetier au grenier à sel d'Avallon (-1575-1576-), puis receveur général pour le roi en Bourgogne (-1582). Il est le parrain de trois enfants, tous baptisés en la ville d'Avallon : d'abord de Suzanne, fille du tailleur d'habits Jean Lenoir (14 II 1575) ; puis d'Etienne, fils de l'avocat Nicolas Filzjean (30 IV 1575) ; et enfin de Philippe, fils d'un autre Nicolas Filzjean (28 III 1576). En 1582, le receveur des deniers communs de la ville d'Avallon, à savoir Jean Regnard, verse un montant de 2 écus deux tiers à l'apothicaire Antoine Leclerc, lequel a fourni à la municipalité une douzaine de torches pour les obsèques de feu Philippe Odebert [AM Avallon, CC 187]. S.A.

 

VI.

      1. Anne, ° Avallon, 12 XI 1572 ; + jeune.

     2. Pierre, ° Avallon, 1er I 1574 ; + Dijon (21), 1661. Conseiller au parlement de Bourgogne, en la ville de Dijon (1603-1645). Premier président aux requêtes du parlement bourguignon..

x Odette Maillard, + Dijon (21), 1640.

     3. Jeanne, ° Avallon, 10 III 1575 ; + entre 1617 et 1638. Marraine à Avallon, le 3 mai 1605, de Jeanne Séguenot, fille de Jean & Barbe Odebert. En 1616, elle est condamnée à payer à la Maladière d'Avallon, avec son frère cadet Scipion, une rente foncière annuelle de 20 sols pour un pré situé à la fontaine des Ormes, tenant au chemin de Girolles, ainsi qu'une seconde rente pour une terre sise au lieu-dit "La Morlande", ceci au champ Saint-Nicolas [AM Avallon, GG 136]. Ensuite, le 25 août 1617, elle partage l'héritage de ses parents avec son frère Scipion, pour une valeur de 11 000 livres chacun : elle reçoit le moulin Saint-Martin, la maison de sa défunte mère à Avallon, la métairie de Gelrigny et la moitié de la métairie d'Etaule [AM Avallon, DD 9]. S.A.

     4. Louise, ° Avallon, 29 III 1576 ; + jeune.

     5. Nicole, ° Avallon, 5 VI 1577 ; + jeune.

     6. Louis, ° Avallon, 30 IX 1578 ; + jeune.

     7. Anne, ° Avallon, 21 VIII 1580 ; + jeune.

     8. Scipion, ° Avallon, 17 IX 1581 ; + 1639 ou 1640. En 1616, avec sa sœur Jeanne, il est condamné à payer à la Maladière d'Avallon deux rentes, l'une pour un pré et l'autre pour une terre (voir ci-avant). Le 25 août 1617, il partage l'héritage de ses parents avec sa sœur : il reçoit non seulement l'étang aux Moines et le pré qui est situé au-dessous de la chaussée menant d'Avallon à Girolles, mais aussi la métairie de Pontaubert, la moitié de la métairie d'Etaule, ainsi que quelques prés et terres tant à Avallon qu'à Foissy [AM Avallon, DD 9] . Installé à Pontaubert, il vend aussitôt à la ville d'Avallon, le 17 novembre 1617, l'étang et le pré bordant la chaussée, ceci pour la somme de 1200 livres [AM Avallon, DD 9]. Il est alors dispensé de l'impôt communal de 1617 par la municipalité d'Avallon, en raison de cette vente venant enrichir le patrimoine collectif [AM Avallon, CC 223]. Promu à la dignité de chevalier de l'ordre honorifique de Saint-Michel, il devient le parrain de Jean Moletat, baptisé le 20 août 1636 à Avallon. Il signe son nom comme suit : "de Audebert". Il serait mort d'une maladie contagieuse.

 

Pierre Le Clercq

[AM Avallon, AD Yonne]

 

 

ODEBERT Pierre

° Avallon, 1er I 1574 ; + Dijon (21), 1661.

- f. de Jean, lieutenant criminel, & Marguerite Séguenot.

x Odette Maillard, + Dijon (21), 1640 ; S.P.

- Comme ses oncles Pierre et Louis Odebert, il obtient un siège de conseiller au parlement de Bourgogne, en la ville de Dijon (1603-1645). Il finit par devenir premier président aux requêtes du parlement bourguignon, en remplacement de J-B. Legoux. Disposant d'une grande fortune, il fonde en 1632, à Dijon, l'hôpital Sainte-Anne, le dotant d'un capital de 80 000 livres pour l'éducation de vingt orphelins et vingt orphelines, originaires des villes de Dijon, Montbard et Avallon. Il donne ensuite la somme de 23 000 livres au grand hôpital de Dijon, puis fait un don de 30 000 livres au collège des Jésuites de la ville pour la fondation d'une école de théologie, afin d'y former des prêtres éclairés. Sa femme, par testament, lui lègue tous ses biens en 1640. Ayant hérité par ailleurs, après le décès de sa sœur Jeanne Odebert, du moulin Saint-Martin situé sur la rivière du Cousin, au-dessous d'Avallon, il est assigné en justice le 30 décembre 1637 par l'abbé de Saint-Martin d'Autun, qui veut récupérer le moulin vendu à la famille Odebert en 1576 ; dans la foulée, la municipalité d'Avallon est assignée elle aussi, le lendemain, l'abbé voulant récupérer également l'étang aux Moines et le pré que la famille Odebert avait achetés cette année-là, puis revendus en 1617 à la ville, pour la somme de 1200 livres [AM Avallon, DD 9]. Le roi a beau intervenir en faveur de l'abbé le 4 février 1641, Pierre Odebert refuse de restituer le moulin à son ancien propriétaire. Resté fidèle à sa ville natale, il concourt à l'entretien de la collégiale royale de Saint-Lazare, où ses ancêtres avallonnais sont inhumés, et à la restauration du collège de la ville, par une donation datée du 10 janvier 1650. Il offre au collège d'Avallon aussi bien le moulin Saint-Martin que ses domaines sis à Menades, Genouilly, Etaule et Pancy, auxquels il ajoute des rentes annuelles représentant un capital global de quelque 3800 livres [AM Avallon, GG 52]. En guise de remerciement pour toutes ses libéralités, il reçoit de la municipalité d'Avallon, en 1648, dans sa résidence de Montbard, des perdrix et des levrauts d'une valeur totale de 18 livres tournois [AM Avallon, CC 255]. En 1650, il reçoit ensuite à Dijon seize autres perdrix offertes par ladite municipalité, d'une valeur de 16 livres ; sa donation en faveur du collège d'Avallon est gravée en lettres d'or sur un marbre acheté à Paris, le tout coûtant 64 livres et 6 sols, et son buste est sculpté la même année par un sculpteur dijonnais nommé Etienne Tassin, ceci pour un montant de 153 livres et 17 sols, emballage et transport compris [AM Avallon, CC 257]. Le buste a coûté à lui seul 105 livres à la municipalité [AM Avallon, GG 54]. En 1651, grâce à une nouvelle donation, Pierre Odebert complète la restauration du collège de sa ville natale par la construction d'une chapelle. Il se voit alors conféré le titre de "fondateur et restaurateur" dudit collège par les édiles municipaux d'Avallon, qui décident que le buste du bienfaiteur sera placé à terme au sein de la chapelle en construction [AM Avallon, GG 52]. Trois ans plus tard, en 1654, le généreux donateur fonde à Avallon une maison pour les Capucins. Il reçoit la même année deux perdrix de la municipalité, pour lesquelles le receveur des deniers communs de la ville a dû payer un montant de 40 sols [AM Avallon, CC 260]. L'année suivante, ce sont des truffes de Châtel-Gérard qu'on lui offre, pour la somme de 12 livres et 5 sols [AM Avallon, CC 261]. Pierre Odebert ne reste pas du tout insensible à toutes ces marques de respect et de reconnaissance : le 24 mai 1659, il parfait son œuvre dans sa ville natale en léguant 30 000 livres à la ville d'Avallon, afin d'y restaurer la maison-Dieu qui tombe en ruines. Décédé avant la fin des travaux, son oraison funèbre est alors prononcée le 11 janvier 1662 par le père capucin Nicolas de Dijon, en l'église collégiale dijonnaise de Saint-Etienne. = L'académie des afflictions (1656) [BM Auxerre, SZ 133].

  

Pierre Le Clercq

[AM Avallon ; BSEA 1862/Raudot, 1948/Lélu,

1977-79/Le Berre ; AN 1854, 246, Papillon]