Quelques musiciens à Auxerre au XVIe siècle    

 

 

par Pierre Le Clercq (S.G.Y.) 

   

   

   Dans mon vaste fichier des habitants d’Auxerre d’avant 1600, dont une grande partie a été publiée en plusieurs tomes par la Société généalogique de l’Yonne, figurent vingt-neuf musiciens qui donnent une vision moins martiale du XVIe siècle, profondément marqué par les guerres menées par François Ier et Henri II et par les conflits religieux entre catholiques et protestants. Parmi tous ces musiciens, il en est trois qui sortent du lot, à savoir Jacques Titou, Jacques Siret dit Bidelet et François Graullé, domiciliés à Auxerre. Voici donc un résumé succinct de tous les actes notariés que j’ai pu relever sur les vingt-neuf joueurs d’instruments en question, dont la liste apparaît en fin d’article .

 

sonneurs municipaux Nürnberg 16e
sonneurs municipaux Nürnberg 16e

RÈGNES DE LOUIS XII ET FRANÇOIS Ier :

 

Cette période est marquée par la naissance et

la répression du protestantisme en France.

 

1- Le 27 juin 1508, devant maître Michel ARMANT, notaire à Auxerre, en présence de Guenin JACQUINOT et de Jean BOCQUIN, sont comparus Pierre HALE, Millot de BOLONOYS, Perron BONNEAU et Jean BONNEAU, tous joueurs d’instruments résidant à Ferrières en Gâtinais (45), lesquels ont passé un marché avec Guillaume MENNET, Jean MICHEL et Jean VINCENT, leur promettant de jouer pendant sept jours avec deux trompettes, un clairon et un trombone (apparaissant sous le nom de « sacquebotte » dans l’acte), ceci lors du mystère de la Passion devant être célébré en l’église auxerroise de la Madeleine et moyennant le prix de vingt livres tournois et d’un demi-muid de vin, ainsi que la fourniture de bannières aux armes de la ville pour décorer leurs trompettes. [1]

2- Le 21 avril 1524 (après Pâques), devant maître ARMANT, notaire à Auxerre, en présence de l’honorable homme maître Jean BOURGOIN, licencié en lois, et de maître Guillaume PETIT, praticien, ainsi que du clerc Mathurin BRETON, sont comparus les joueurs d’instruments Jean GREMON, Edmond SALMON et Cyr NICOLE, domiciliés à Auxerre, lesquels ont passé entre eux un contrat d’association de dix ans, promettant de jouer ensemble pendant cette période et de partager les profits à parts égales. [2]

3- Le 31 janvier 1545 n.s., en l’église Saint-Regnobert à Auxerre, Jacques TITOU (joueur d’instruments) a épousé Germaine RIGOLLET, fille de feu l’honorable homme Germain RIGOLLET. [3]

4- Le 18 novembre 1545, en l’église Saint-Regnobert à Auxerre, a été baptisée Jeanne TITOU, née le même jour entre quatre et cinq heures de l’après-midi, fille de Jacques TITOU (joueur d’instruments) et de Germaine RIGOLLET. Son parrain a été le praticien auxerrois Claude THOMAS ; ses deux marraines ont été Jeanne MARTIN, femme de Jean GUYARD, et Perrette de MONTMORET, épouse du marchand Louis MARTIN. [4]

5- Le 31 janvier 1547 n.s., en l’église Saint-Regnobert à Auxerre, a été baptisé Jean TITOU, né le même jour, fils de Jacques TITOU (joueur d’instruments) et de Germaine RIGOLLET. Ses parrains ont été les honorables hommes Jean LE PRINCE et Jean LENOBLE ; sa marraine a été Laurence SIMONNET, femme de l’honorable homme maître Germain BOYROT (ou BOIZOT dans l’acte). [5]

 

RÈGNES D’HENRI II ET FRANÇOIS II :

 

Cette période est marquée par la répression accrue et

la forte expansion du protestantisme en France.

 

6- Le 9 janvier 1548 n.s., en la paroisse Saint-Regnobert à Auxerre, est décédée Jeanne TITOU, âgée de deux ans et demi, fille de Jacques TITOU (joueur d’instruments). [6]

7- Le 8 janvier 1549 n.s., en l’église Saint-Regnobert à Auxerre, a été reçu au baptême Germain TITOU, fils de Jacques TITOU (joueur d’instruments) et de Germaine RIGOLLET. Ses parrains ont été l’honorable homme Germain SIMONNET, marchand, et maître François THOREL (ou THOURET), procureur au bailliage et à la prévôté d’Auxerre ; sa marraine a été Jeanne CALLARD, femme de l’orfèvre Jean MAMEROT le jeune. [7]

8- Le 3 mars 1552 n.s., en la paroisse Saint-Regnobert à Auxerre, est décédée Germaine RIGOLLET, femme de Jacques TITOU (joueur d’instruments), et son corps a été inhumé ensuite en l’église auxerroise des frères mineurs. [8]

9- Le 13 mai 1556, devant Nicolas ROYER, notaire à Auxerre, en présence de Jacques CHARRETIER, praticien à Vallan, et du clerc auxerrois Sébastien BAUBERT, sont comparus six joueurs d’instruments nommés Jacques TITOU, Jean (SIRET dit) BIDELET, Jacques (SIRET dit) BIDELET, Claude (SIRET dit) BIDELET, François GRAULLÉ et Bon TITOU, demeurant tous à Auxerre, lesquels ont passé entre eux un contrat d’association d’un an prenant effet le jour même, promettant de partager à parts égales tous les profits pendant ladite période et de jouer ensemble aussi bien à Auxerre qu’en dehors. [9]

10- Le 27 septembre 1556, devant Nicolas ROYER, notaire à Auxerre, en présence de Sébastien BAUBERT et de Pavas MARIE, domicilié à Fleury, sont comparus six joueurs d’instruments nommés Jacques TITOU, Jean SIRET (dit BIDELET), Jacques SIRET (dit BIDELET), Claude SIRET (dit BIDELET), François GRAULLÉ et Bon TITOU, domiciliés à Auxerre, lesquels ont passé un marché avec Pierre GIRAUDEAU, marchand résidant en ladite ville, promettant de jouer tous ensemble pour lui le lundi 9 novembre suivant, jour de la « fête et solennité » dudit Pierre GIRAUDEAU, ainsi que la veille au soir, et de jouer à trois le lendemain pendant toute la journée, ceci moyennant le prix de dix-huit livres tournois à payer le mardi 10 novembre et la fourniture, à chaque joueur, d’un bonnet raisonnable et d’une livrée. [10]

11- Le 3 septembre 1557, devant Nicolas ROYER, notaire à Auxerre, ceci en présence de Sébastien BAUBERT et de Jean LEMOINE, perrier au hameau de Bailly à Saint-Bris, sont comparus cinq joueurs d’instruments nommés Jacques TITOU, Jean SIRET (dit BIDELET), Jacques SIRET (dit BIDELET), Claude SIRET (dit BIDELET) et Bon TITOU, résidant tous à Auxerre, lesquels ont passé entre eux un contrat d’association allant du 14 septembre 1557 au jour de carême de l’année suivante, promettant de partager à parts égales tous les profits pendant cette période et de jouer ensemble lors de fiançailles, de noces, de réveils et de fêtes paroissiales. [11]

12- Le 31 décembre 1557, devant Nicolas ROYER, notaire à Auxerre, en présence de Gervais BESSON, vivant à Saint-Bris, et de Sébastien BAUBERT, est comparu Etienne PILLARD, joueur d’instruments demeurant à Auxerre, agissant en son nom et pour deux de ses enfants, lequel a passé un marché avec Guillaume DESCHAMPS, vigneron à Saint-Bris, promettant de jouer pour lui le jour de ses noces, prévues le lundi suivant la Saint-Hilaire (ou lundi 17 janvier 1558 n.s.), ainsi que la veille au soir, ceci moyennant le prix de quarante sols tournois à payer le lendemain de la fête. [12]

13- Le 17 juillet 1560, devant Nicolas ROYER, notaire à Auxerre, en présence du maçon Jean PANIER et du clerc Jean ROYER, domiciliés en ladite ville d’Auxerre, sont comparus Léonard JOURDRAN, bâtonnier de la confrérie Saint-Jacques fondée en l’église auxerroise des Jacobins, et Jean BORDIN, Jean BOIVIN et Denis VÉROULLET (ou VÉZOLLET), tous trois confrères en ladite confrérie, lesquels ont engagé Jacques TITOU, François BONNEPRISE, François GRAULLÉ et Bon TITOU, joueurs d’instruments à Auxerre, à qui ils ont demandé de jouer de la musique pendant trois jours consécutifs, à savoir la veille de la fête de Saint-Jacques, pendant les vêpres, puis le jour de cette fête (25 juillet), pendant toute la journée, et le lendemain, pendant toute la journée également, ceci pour le prix de sept livres tournois. [13]

 

maison du XVIe - Auxerre
maison du XVIe - Auxerre

RÈGNE DE CHARLES IX (1) :

 

Cette période est marquée par la première guerre de religion et de début de la paix armée.

 

14- Le 13 avril 1562 (après Pâques), devant Nicolas ROYER, notaire royal à Auxerre, en présence de l’honorable homme Jean PRÉVOST, marchand vivant à Auxerre, et du maçon auxerrois Jean PANIER, sont comparus Jacques TITOU, François BONNEPRISE, Jacques (SIRET dit) BIDELET, François GRAULLÉ et Bon TITOU, joueurs d’instruments domiciliés à Auxerre, lesquels ont passé un marché avec l’honorable homme Germain ROUSSELOT, marchand exerçant en ladite ville d’Auxerre, promettant tous de le réveiller en musique avec trois aubades le jour de ses noces, prévues le 28 avril suivant, puis de jouer pour lui toute la journée du mariage, la prestation musicale devant commencer la veille à quatre heures du soir, lors du souper, et continuer le lendemain des épousailles, ceci moyennant le prix de huit écus d’or au soleil, dont trois écus versés sur le champ et le reste à payer le lendemain de la fête. [14]

15- Le 30 décembre 1562, devant Nicolas ROYER, notaire à Auxerre, en présence du joueur d’instruments Jacques (SIRET dit) BIDELET et du carreleur Antoine VÉRAT, domiciliés à Auxerre, est comparu le maître savetier auxerrois Jean PERRIN, lequel a passé un contrat de mariage avec Perrette POTHIER, veuve de Jacques TOULLIER (?). [15]

16- Le 25 avril 1563, devant Nicolas ROYER, notaire à Auxerre, en présence d’Edmé COURSERON et de Jean JOSÉ, tous deux vivant à Auxerre, est comparu le vigneron et joueur d’instruments auxerrois Edmond JOSÉ, fils de feu Jean JOSÉ et de Catherine HÉVENEAU, lequel a conclu un contrat de mariage avec une femme nommée Perrette CHAPPOTIN, fille des défunts Thomas CHAPPOTIN et Guillemette GUILLEMINOT, la future mariée étant domiciliée elle aussi à Auxerre, en la paroisse Saint-Eusèbe, et placée sous la tutelle et curatelle d’Edmé CHAPPOTIN, son frère. [16]

17- Le 8 décembre 1563, devant Pierre LECLERC, notaire royal à Auxerre, sont comparus les joueurs d’instruments Etienne PILLARD, Liger PILLARD et Pasquet YORÉ, agissant tous en leurs noms respectifs et pour Guillaume RÉMOND, lui aussi joueur d’instruments, tous domiciliés en ladite ville d’Auxerre, lesquels ont été engagés par le marchand auxerrois Pierre NIGOT pour jouer de la musique lors des noces de celui-ci, prévues le mardi suivant la fête de la Saint-Hilaire, c’est-à-dire le mardi 18 janvier 1564 n.s., ceci le jour entier, dès le matin avec des aubades, puis lors de l’entrée de la mariée à l’église et à sa sortie, après le déjeuner et enfin lors de la fête nuptiale jusqu’à huit ou neuf heures du soir ; les quatre musiciens ont aussi été engagés pour jouer préalablement trois sérénades devant la porte de la future mariée, ceci aux jours fixés par ledit Pierre NIGOT, le prix de l’ensemble des prestations musicales s’élevant à soixante sols tournois. [17]

18- Le 26 avril 1564, devant maître Pierre ARMANT, notaire royal à Auxerre, en présence de maître Hugues MÉNEBROC, procureur au bailliage d’Auxerre, et de maître Jean GUYARD, procureur quant à lui en l’officialité d’Auxerre, est comparu Jacques TITOU (qui a signé ainsi), joueur d’instruments résidant en ladite ville d’Auxerre, lequel a désigné comme procureur maître Pierre LE MARCHANT, procureur et conseiller en la ville de Paris, chargé de plaider et de faire appel pour lui devant le parlement de Paris. [18]

 

RÈGNE DE CHARLES IX (2) :

  

Cette période est marquée par la fin de la paix armée avant

la prise d’Auxerre par les protestants.

 

19- Le 8 avril 1566 n.s., devant Pierre ARMANT, notaire à Auxerre, sont comparus Etienne PILLARD, Liger PILLARD, Pasquet YORÉ et Louis LOPPIN, tous quatre joueurs d’instruments résidant à Auxerre, lesquels se sont associés pour jouer ensemble de leurs instruments à toutes les fêtes, ceci pendant trois ans à partir du prochain jour de Pâques (14 avril 1566). [19]

20- Le 19 avril 1566 (après Pâques), devant Pierre ARMANT, notaire à Auxerre, en présence de la noble personne maître Etienne LEMUET, chanoine et pénitencier d’Auxerre, est comparu maître Nicolas d’AUSSONVILLE, chapelain des hautes messes de la chapelle de musique du roi, lequel s’est adressé à la vénérable et scientifique personne maître Gaspard DAMY, official et grand vicaire général du cardinal Philebert BABOU de LA BOURDAISIÈRE, évêque d’Auxerre, ceci pour lui annoncer que le jour même, en l’église cathédrale de Saint-Etienne à Auxerre, le roi de France Charles IX l’avait pourvu de la première prébende de chanoine venant à vaquer en ladite église cathédrale, et que le roi avait chargé maître Jean POTHIER, chanoine d’Auxerre, de confirmer cette provision audit official. [20]

21- Le 19 avril 1566 (après Pâques), devant Pierre ARMANT, notaire à Auxerre, en présence du pelletier Henri BERGERON et du foulonnier Edmond PHILIPPE, vivant au moulin Brûlé, est comparu maître Nicolas d’AUSSONVILLE, chapelain des hautes messes de la chapelle de musique du roi, lequel a désigné comme procureurs maîtres Mathieu MORILLOT et Jean POTHIER, chanoines d’Auxerre, ainsi que l’honorable homme Roboam MONSEAU, demeurant en ladite ville d’Auxerre, leur donnant plein pouvoir pour réclamer en son nom à l’évêque d’Auxerre ou bien à son vicaire général, le moment venu, la toute première prébende de chanoine venant à vaquer en l’église cathédrale d’Auxerre. [21]

22- Le 23 novembre 1566, devant maître PETIT, notaire royal à Auxerre, ceci en présence de Laurent BONNARD et de Jean GILLET, sont comparus les cinq joueurs d’instruments Jacques TITOU, Bon TITOU (qui a signé ainsi), Jacques SIRET dit BIDELET, François GRAULLÉ et Jean TITOU, demeurant tous à Auxerre, lesquels ont passé un marché avec l’honorable homme maître François THOMAS, notaire et tabellion royal en ladite ville d’Auxerre, pour la somme de huit écus d’or au soleil, promettant de jouer pour lui toute la journée à l’occasion d’un festin offert par lui lors de la fête de Saint-Hilaire (le 14 janvier 1567), ainsi que la veille au souper et le lendemain du festin. [22]

 

RÈGNE DE CHARLES IX (3) :

 

Cette période est marquée par la guerre civile en France après

la reprise d’Auxerre par les catholiques.

 

23- Le 27 juillet 1569, devant François THOMAS, notaire à Auxerre, en présence de Vigile PRUDHOMME et de François MILLET, domiciliés en ladite ville d’Auxerre, sont comparus Liger PILLARD et Germain POMOT, joueurs d’instruments demeurant en cette même ville, lesquels ont passé un marché avec le maçon auxerrois Etienne GERVAIS, pour le prix de soixante sols tournois, promettant de jouer pour lui lors d’un festin devant avoir lieu le dimanche suivant (ou 31 juillet 1569), après l’avoir réveillé et mené à la messe en musique. [23]

24- Le 26 octobre 1569, devant François THOMAS, notaire à Auxerre, sont comparus Jacques TITOU, Jacques (SIRET dit) BIDELET, Bon TITOU et Louis LOPPIN, tous joueurs d’instruments résidant à Auxerre, lesquels ont passé un marché avec l’honorable homme Germain SAUVAGEOT, marchand en ladite ville d’Auxerre, promettant tous de jouer pour lui lors d’un festin devant avoir lieu le lundi suivant la Toussaint (à savoir le lundi 7 novembre 1569), ainsi que la veille lors du souper et le lendemain du festin, ceci moyennant le prix de quatre écus d’or à payer après la fête. [24]

25- Le 10 janvier 1570, devant maître François THOMAS, notaire à Auxerre, en présence de Germain COLLOT et de Louis LOPPIN, domiciliés à Auxerre, sont comparus Jacques (SIRET dit) BIDELET et François GRAULLÉ, joueurs d’instruments vivant en ladite ville d’Auxerre, lesquels ont passé un marché avec l’honorable homme Jean SOUFFLOT, marchand en cette même ville, promettant de jouer pour lui lors d’un festin, ainsi que la veille lors du souper et le lendemain de la fête, ceci moyennant le prix de quatre écus d’or au soleil à payer à la fin de la prestation musicale. [25]

26- Le 24 août 1570, devant Pierre LECLERC, notaire royal à Auxerre, en présence du sergent à cheval Louis REGNAULT et du vigneron et joueur d’instruments Pierre ROUSSEAU, est comparu le vigneron auxerrois Laurent ROY, fils des défunts Nicolas ROY et Jeanne BAILLY, assisté de son parrain Philippe CHESNEAU et de son cousin par alliance Jean TERRIER, tous deux marchands à Auxerre, lequel a conclu un contrat de mariage avec Madeleine BENOIST, fille du défunt vigneron auxerrois Jean BENOIST et d’Edmonde LORILLARD, présente à la signature, ladite future mariée étant accompagnée quant à elle par son frère Edmé BENOIST, lui aussi vigneron domicilié à Auxerre. [26]

27- Le 11 octobre 1570, devant maître Pierre ARMANT, notaire à Auxerre, en présence du peintre François BOUDEAU et du verrier Jean LEGROS, domiciliés à Auxerre, sont comparus Louis LOPPIN, Pasquet YORÉ et Claude JODOT, tous trois joueurs d’instruments demeurant en ladite ville d’Auxerre, lesquels ont passé entre eux un contrat d’association de deux ans, prenant effet le jour même, promettant de jouer ensemble lors de fêtes, noces, fiançailles et autres jeux, et de partager tous les profits en trois parts égales. [27]

28- Le 16 octobre 1570, devant François THOMAS, notaire à Auxerre, en présence de Germain GRAIL et de Guillaume COLLET, sont comparus les joueurs d’instruments Jacques TITOU, Jacques (SIRET dit) BIDELET, Bon TITOU, François GRAULLÉ, Jean TITOU et Liger PILLARD, vivant tous à Auxerre, lesquels ont passé un marché avec l’honorable homme Pierre CARTAULT (qui a signé ainsi), archer de la garde du roi, promettant tous de jouer pour lui lors d’un festin devant avoir lieu le 20 novembre suivant, ainsi que la veille au souper et le lendemain de la fête jusqu’à midi, ceci moyennant le prix de sept écus d’or au soleil à payer à la fin de la prestation musicale. [28]

29- Le 6 (mai) 1572, devant Jean de CHARMOY, notaire à Auxerre, en présence de Léonard CHAPPOTIN et de Germain VERDOT, résidant tous deux à Auxerre, sont comparus Jean TITOU et Liger PILLARD (qui a signé ainsi), maîtres joueurs d’instruments demeurant en ladite ville d’Auxerre, agissant en leurs noms respectifs et pour deux autres musiciens, lesquels ont conclu un marché avec Lazare OLIVIER, procureur au siège présidial d’Auxerre, promettant de jouer pour lui le 2 juin suivant, ainsi que la veille lors du souper et le lendemain, ceci moyennant le prix de sept écus d’or au soleil à payer à la fin de la prestation musicale. [29]

 

 

Henri III - 1551-1589
Henri III - 1551-1589

RÈGNES D’HENRI III ET HENRI IV :

 

Cette période est marquée par la montée en puissance et

la chute de la Ligue catholique à Auxerre.

 

30- Le 7 mars 1577, devant François THOMAS, notaire royal à Auxerre, en présence d’Edmé MARION, sont comparus les quatre joueurs d’instruments auxerrois Jacques SIRET (dit BIDELET), Bon TITOU, Liger PILLARD et Claude JODOT (qui ont signé ainsi), lesquels ont passé entre eux un contrat d’association d’un an prenant effet le jour même, promettant de jouer ensemble lors de fêtes paroissiales, de banquets, de noces et de fiançailles, ceci à Auxerre et en dehors. [30]

31- Le 26 juin 1588, devant maître Yves DENIS, notaire à Auxerre, en présence de l’honnête homme Jacques DESPREZ et du cordonnier Gaspard CHAPELLE, domiciliés à Auxerre, est comparu François GRAULLÉ, maître joueur d’instruments en ladite ville d’Auxerre, représentant aussi Louis LOPPIN, Nicolas LOPPIN et son fils Charles GRAULLÉ, eux aussi joueurs d’instruments, lequel a été engagé avec ses trois associés par le bâtonnier et les procureurs de la confrérie de Saint-Jacques à Auxerre, moyennant la somme de quatre écus soleil, ceci pour jouer de la musique le 25 juillet 1588 (jour de la fête de saint Jacques le Majeur), ainsi que la veille lors des vêpres. [31]

32- Le 29 octobre 1588, devant Yves DENIS, notaire royal à Auxerre, en présence d’Etienne MOREAU, sont comparus les honorables hommes François GRAULLÉ, Louis LOPPIN, Charles GRAULLÉ et Nicolas LOPPIN, joueurs d’instruments à Auxerre, lesquels ont été engagés pour la somme de huit écus soleil par maître Eusèbe LÉGERON, licencié en lois et avocat au bailliage d’Auxerre, ceci pour jouer lors de son banquet de noces devant avoir lieu en ladite ville d’Auxerre le premier lundi suivant le jour de la Saint-Martin (à savoir le lundi 14 novembre 1588), ainsi que la veille au souper et le lendemain dudit banquet. [32]

33- Le 21 novembre 1588, devant Yves DENIS, notaire royal à Auxerre, en présence de Pierre BONNEAU, sont comparus François GRAULLÉ, Charles GRAULLÉ, Louis LOPPIN et Nicolas LOPPIN, tous joueurs d’instruments résidant en ladite ville d’Auxerre, lesquels ont été engagés par Claude HUOT et maître Lazare COLAS, domiciliés à Voutenay-sur-Cure, pour aller jouer sur place le jour de la fête de Saint-André (30 novembre 1588), ainsi que la veille au soir et le lendemain, ceci pour le prix de sept écus d’or soleil en plus de la nourriture et du logis audit lieu de Voutenay. [33]

34- Le 14 juillet 1594, devant Yves DENIS, notaire à Auxerre, en présence de maître Jean DELYÉ, procureur au bailliage d’Auxerre, et de Jean BÉRAULT, sont comparus Guillaume PILLARD et Thomas FRAPPÉ, maîtres joueurs d’instruments en ladite ville d’Auxerre, lesquels ont été engagés pour le prix de deux écus par maître Ythier LECLERC, praticien résidant lui aussi à Auxerre, pour jouer de leurs violons le lundi suivant (18 juillet 1594), jour de ses noces, ceci depuis le grand matin jusqu’à dix heures du soir. [34]

NB : ce contrat d’engagement a été conclu trois mois après que le maire d’Auxerre, Nicolas Tribolé, partisan de la Ligue catholique, ait capitulé devant les troupes envoyées par le roi Henri IV, le 7 avril 1594.

 

LES MUSICIENS DU CORPUS :

 

Après le nom de chaque musicien figurent les numéros de tous les actes où apparaît ce nom. Il suffit de se reporter à ces numéros pour connaître la biographie succincte de chaque personnage cité, telle qu’on peut la reconstituer par le biais des actes relevés.

 

BONNEAU Jean : acte n° 1.

BONNEAU Perron : acte n° 1.

BONNEPRISE François : actes n° 13, 14.

D’AUSSONVILLE Nicolas : actes n° 20, 21.

DE BOLONOYS Millot : acte n° 1.

FRAPPÉ Thomas : acte n° 34.

GRAULLÉ Charles : actes n° 31, 32, 33.

GRAULLÉ François : actes n° 9, 10, 13, 14, 22, 25, 28, 31, 32, 33.

GREMON Jean : acte n° 2.

HALE Pierre : acte n° 1.

JODOT Claude : actes n° 27, 30.

JOSÉ Edmond : acte n° 16.

LOPPIN Louis : actes n° 19, 24, 25, 27, 31, 32, 33.

LOPPIN Nicolas : actes n° 31, 32, 33.

NICOLE Cyr : acte n° 2.

PILLARD Etienne : actes n° 12, 17, 19.

PILLARD Guillaume : acte n° 34.

PILLARD Liger : actes n° 17, 19, 23, 28, 29, 30.

POMOT Germain : acte n° 23.

RÉMOND Guillaume : acte n° 17.

ROUSSEAU Pierre : acte n° 26.

SALMON Edmond : acte n° 2.

SIRET dit BIDELET Claude : actes n° 9, 10, 11.

SIRET dit BIDELET Jacques : actes n° 9, 10, 11, 14, 15, 22, 24, 25, 28.

SIRET dit BIDELET Jean : actes n° 9, 10, 11.

TITOU Bon : actes n° 9, 10, 11, 13, 14, 22, 24, 28, 30.

TITOU Jacques : actes n° 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 13, 14, 18, 22, 24, 28, 30.

TITOU Jean : actes n° 5, 22, 28, 29.

YORE Pasquet : actes n° 17, 19, 27.